Raccourcis
Histoire de Saint-Tropez : Pirates & Peintres
Tandis que Saint-Tropez a été mis sur la carte des destinations jetset internationales par Brigitte Bardot et les célébrités qui ont suivi, it has a long and interesting history that spans far farther than the 1950s. The present incarnation of the town was shaped not just by celebrities, but over centuries, by its seafarers. Thanks to its fishermen, captains, and crews, Saint-Tropez was renowned in all the world’s ports, and, as a result, some of history’s most admired sailors dropped anchor in this charming town.
L'homme sans tête
En l'an 68, Saint-Tropez et les villes de Grimaud et Cogolin tirent leur nom d'un incident fou impliquant un homme sans tête, un coq et un chien. Tu peux lire l'incroyable histoire ici.
Un Saint-Tropez abandonné prend une nouvelle vie
Like many parishes in Provence, Saint-Tropez had been abandoned by its residents after wars, epidemics, and famines-the three scourges of the Middle Ages. In 1470, the nobleman Raphael de Garessio organized the repopulation of Saint-Tropez at the request of Jean Cossa, the feudal overlord for the Gulf of Grimaud.
Les premiers Tropéziens sont arrivés d'Italie ou des villages voisins, et ils ont construit leurs maisons autour de la tour du château partiellement démolie, qui est aujourd'hui le Château Suffren sur la Place de la Mairie . C'était initialement un petit village avec seulement trois rues : la rue du Portalet, la rue du Puits et la rue Saint-Esprit, qui existent encore aujourd'hui.
Le port et la décimation des fonds marins
Little by little, the port in St Tropez developed and surpassed the nearby Port of Cavalaire, which had been active since ancient times. The town experienced remarkable growth throughout the 16th century and attracted both sailors and merchants.
Un siècle s'est écoulé avant que les terres situées entre la mer et les villes de Gassin et Ramatuelle began to be cultivated. Vineyards dominated to the extent that the quantity of wine produced quickly grew to be more than what was needed for the local population. The Tropezians, who were already looking out to sea, began to export it to Provence and the ports of Italy. The sailors also exported everything that the Massif des Maures had to offer, such as wood, cork, or chestnuts.
Parallèlement à cette activité de cabotage, une importante industrie de la pêche a commencé à se développer. Les petites entreprises de pêche attrapaient le poisson que les habitants mangeaient chaque jour; puis, à partir du 17ème siècle, de grandes compagnies de pêche utilisent des madragues pour pêcher le thon.
L'économie maritime comprenait également l'industrie prestigieuse mais destructrice du corail rouge, le corail arraché des profondeurs rocheuses où le Massif des Maures rencontrait les eaux azur de la Méditerranée. La récolte se faisait en apnée pour le corail le plus proche de la surface ou, plus fréquemment, à l'aide d'une "Croix de Saint-André", une croix métallique avec des filets que l'on traînait sur le fond marin pour déchirer le corail plus profond. .
In the 1540s, Tropezian coral harvesters were recruited by boats from Marseille to capture this ‘red gold’ off the coasts of North Africa. While this harvesting was extremely and permanently damaging to sea-life, the coral industry further contributed to the enrichment of the town, which counted nearly 4000 residents by the end of the 16th century.
Pirates, peur et esclavage
In the 1510s, pirates called ‘the Barbarossa brothers’ (one of whom became famous as “Red Beard”), were in the service of the Sultan of Constantinople. They initiated decades of Muslim piracy along the Christian coastlines, and Saint-Tropez did not escape these depredations.
Tout au long des années 1500, des hommes, des femmes et des enfants ont été kidnappés et détenus contre rançon ou vendus comme esclaves. De nombreux tropéziens, dont des femmes et des enfants, ont été emmenés et vendus comme esclaves en Afrique du Nord. Certains ont réussi à s'échapper; d'autres sont morts en captivité, et d'autres, volontairement ou non, se sont convertis à la religion musulmane et sont devenus corsaires.
- Nostradamus rappelle ce danger insidieux et quasi permanent qui menaçait habitants et marins dans l'un de ses célèbres quatrains : « Non loin du port, pillage et naufrage. De La Cieutat aux îles Stecades. Vers Saint Trope, la grande marchandise nage. Chasse barbare sur le rivage et les villages.
Cette menace a été la principale raison du développement de la "milice bourgeoise", la milice à temps partiel qui existe encore aujourd'hui sous la forme du Corps de Bravade. Initialement, cette garde civile était commandée par le seigneur ou par un « homme honorable » en l'absence du seigneur. A partir des années 1510, le seigneur, peu domicilié à Saint-Tropez, abandonne peu à peu ses obligations militaires. En 1558, les autorités municipales décident de combler ce vide et prennent en charge la défense de la ville en nommant chaque année un « capitaine de ville ».
Malgré les dangers de la piraterie, le XVIe siècle reste un siècle de croissance pour la ville et ses habitants. Pourtant, le siècle suivant sera un siècle de crise…
The beautiful period of growth began to slow in the 1600s. Piracy was at its height and a large part of the Tropezian fleet was captured. The archives tell us that from 1607 to 1625, 22 ships, single-mast boats, and barques were seized or burned by the Barbary pirates. The city became impoverished and lost nearly 1500 residents. The poorly dredged port gradually filled with silt.
The situation seemed just as catastrophic in the middle of the century. By the 1660s, the fleet was reduced to a few single-mast vessels and small fishing boats. But, like all crises, this one passed, and a recovery was underway by the end of the century.
Un nouvel empire
The 18th century was marked by a new period of development, as many Tropezians turned to the Ottoman Empire. The Turks no longer had control of the seas and had seen their maritime trade decline. For them, the only solution was to charter ships from the King of France, their sole ally in the Mediterranean thanks to the peace treaty signed between Francois I and Sulieman the Magnificent in 1536.
Aussi étrange que cela puisse paraître, depuis que cet affrontement s'est déroulé entre chrétiens et musulmans, ce sont les navires provençaux, et notamment tropéziens, qui ont assuré la sécurité maritime des biens et des personnes de l'Empire turc. Certains de ces marins deviendront les chefs de grandes dynasties maritimes.
It was an endeavor that required the experience of the sailors from this small Provencal town. Like other boats based along the Provencal coast, the Tropezian sailors served the Sultan’s subjects by transporting goods and people across the Empire. The local sailors primarily conducted this coastal trade in the eastern basin of the Mediterranean and they often spent half their lives in the east.
Guerre et batailles pour les trônes…
The 18th century was also marked by the “Systeme des Classes” maritime conscription program. This practice, set up by Jean-Baptiste Colbert during Louis XIV’s reign at the end of the previous century, consisted of the state drafting French sailors according to the needs of the royal navy. As a result, the king’s ships had crews made up of fishermen, shipyard workers, and commercial seamen, all supervised by officers who were mainly from the noble classes.
With approximately two-thirds of its men involved in maritime activities, Saint-Tropez was a fertile ground for conscripting sailors. It isn’t surprising that so many of them were called to Toulon to embark on warships. There were more than 200 Tropezians at the Battle of Velez-Malaga in 1704, during the War of the Spanish Succession, when France supported Philip V-the grandson of Louis XIV-against the other European claims to the Spanish throne.
Il est difficile d'exagérer le rôle de Saint-Tropez dans la marine royale française. Certaines batailles ont impliqué 10% de la population de la ville et plus de 60% de ses marins actifs. Plus de 500 marins locaux ont pris part à la guerre d'indépendance américaine de 1778 à 1784, tandis que plus d'une centaine ont été impliqués dans la tragique bataille du Nil entre les flottes britannique et française en 1798. Il y avait aussi plus de 70 hommes locaux présents au large des côtes de la Crimée pendant la guerre de Crimée en 1854. Malgré la baisse du nombre de marins, de nombreux habitants portaient encore des uniformes de la marine pendant les deux guerres mondiales.
Le déclin et la renaissance de St Tropez
Le XIXe siècle est marqué par un certain déclin, qu'Eugene Sue illustre de façon éclatante, et avec une pointe d'ironie, dans son roman La Salamandre: “Quiet and old Saint-Tropez, home of a brave admiral, of the noble Suffren! All that is left of your former splendor are these two towers, reddened by a blazing sun, cracked and ruined, but adorned with green ivy crowns and garlands of blue-flowered bindweeds… And you too, poor port of Saint-Tropez, we can also pity you! For it is no longer those dashing ships with scarlet banners that anchor in your deserted waters; no, it is sometimes a heavy merchant ship or a meager skiff; and if luck has it, a thin schooner, with a narrow bodice tight as a bee, comes to collapse in the shelter of your breakwater, and the entire town is thrown into a state of emotion.”
Eugene Sue sensed that a page of the city’s history was being turned. The glorious voyages in the service of the Turks were definitely a distant memory. Yet even though Eugene Sue was an enlightened connoisseur of maritime history, he seemed to overlook the fact that there were still countless men sailing the world’s seas, from the coasts of Africa to the West Indies.
When his novel appeared in 1832, Saint-Tropez was looking for a future, and it would be the vitality of the Annonciade shipyards that helped restore the city’s glory in the middle of the century. While the shipyards in La Ciotat and La Seyne specialized in the construction of steel-hulled steamers, Saint-Tropez met the demand for wooden sailing boats. The Tropezians would build bigger and bigger boats. Their brigs and three-masted sailing ships would gain renown across the country’s southern ports, and Tropezian builders sold their boats to captains from Agde to Antibes.
Si la seconde moitié du XIXe siècle voit de nombreux tropéziens se détourner peu à peu de la mer, ils sont encore nombreux à poursuivre le métier de leurs ancêtres. Ils ont traversé le détroit de Gibraltar à bord de grands trois-mâts qui ont voyagé de l'océan Indien à la mer de Chine méridionale, ont navigué sur les côtes africaines de Gorée à Zanzibar et ont fréquenté les ports de La Havane, New York, Valparaiso ou San Francisco.
Travelers visiting Saint-Tropez mostly noticed the fishermen returning to the quay every day to dry and repair their nets while their wives sold the fish. They were oblivious to the fuller story behind the lives of these seafarers. This is how the myth of the charming little fishing port was born, even though up until the 1920s, captains from Saint-Tropez commanded some of the finest vessels of the French merchant navy.
At the same time, the small town began to attract those seeking peace and quiet. Emile Ollivier, the last prime minister for Napoleon Ill, opened the way, succumbing to the charms of Saint-Tropez as early as 1862. He was followed at the end of the century by Octave Borrelli, the one-time governor of Egypt, who had a large castle built which still bears his name.
La foule à la mode et artistique
Le sud de la France a connu une longue association avec une gamme de peintres talentueux qui ont tous afflué dans la région pour s'inspirer des couleurs, de la lumière et des vues provençales. Saint Tropez a été un favori parmi les grands maîtres artistiques tels que Matisse, Picasso et Signac qui sont tous venus dans le village de pêcheurs endormi à un moment donné de leur carrière et ont été inspirés pour créer certaines de leurs meilleures œuvres.
The history of the painters in the town is well known, but there were also the writers, and then the filmmakers arrived after the First World War, settling in Saint-Tropez and around the gulf. This is how Saint-Tropez changed its face once again.
Bientôt, le petit port devint très à la mode et, en 1926, le célèbre showman et directeur de théâtre parisien Léon Volterra s'y installa et acquit ce qui devint le Château Volterra. Monsieur Léon Volterra était un impresario de théâtre parisien plus grand que nature qui, lors d'une visite à Saint-Tropez, qui était déjà un lieu de rassemblement pour les stars du jour, a été emporté par une sirène locale, Simone, un pêcheur fille. Ils se sont mariés dans l'année.
When elected mayor of Saint-Tropez in 1936, Léon Volterra had little time for his official functions and left matters in Simone’s capable hands. “The Lady Mayoress”, as she became known, was a popular figure in the area, a tireless promoter of its cultural life and, evidently, an indefatigable hostess.
Le mariage des Volterra s'est effondré peu après la guerre mais Madame Volterra est restée au Château, vendant des parcelles de terrain pour joindre les deux bouts. Elle continue d'accueillir au Château comédiens, peintres et écrivains et, chaque année à Noël, l'ouvre à tout le village de Ramatuelle. Plus tard, elle est devenue une ardente partisane du festival annuel de théâtre en plein air du village au cours duquel, jusqu'à sa mort en 1989, elle occupait une place au premier rang pour chaque représentation.
De nombreux films seront tournés dans la ville. Certains réalisateurs viendraient raconter une histoire se déroulant en Provence, comme Jean Choux, qui tourna La Servante ("La Servante") en 1929. Le film de Jean Godard Pour un soir…! ("pour une nuit"), tourné dans la ville en 1931, illustre magnifiquement le Saint-Tropez des années folles, un Saint-Tropez qui ne durera plus que quelques années. De 1935 à 1941, Volterra devient maire de Saint-Tropez, rendant la ville encore plus glamour.
Après la Seconde Guerre mondiale, Saint-Tropez deviendra plus à la mode que jamais. Les cinéastes reviennent et en 1955 le film Et Dieu créa les femmes a été publié et a causé toute la controverse (voici l'histoire complète à ce sujet).
From then on, the entire world, from all spheres of society, would know of Saint-Tropez, as a glamorous destination where the newest fashions are on display and where masterpieces and lovable B-movies continued to be filmed.
Aujourd'hui
De nos jours, il est impossible de ne pas remarquer le parking rempli de voitures de luxe européennes ainsi que la foule agréable à regarder. Avec de la chance, on peut facilement repérer des personnalités telles que Beyonce, Angelina Jolie, Naomi Campbell, Kate Moss, Ralph Lauren et d'autres célébrités de premier plan.
A ce jour, le port reste le port de plaisance le plus célèbre du monde, et la presqu'île reste, malgré une réelle dégradation environnementale due à la surpopulation, l'un des coins les plus préservés et les moins artificiels du Sud de la France. Force est de constater que derrière cette image festive et célébrée se cache une histoire riche et plus intimiste : celle des tropéziens qui, génération après génération, ont fait le Saint-Tropez d'aujourd'hui.
Vouloir plus? Lisez notre guide de l'histoire de la liste A de St-Tropez, la folle histoire de l'homme sans tête dont la ville porte le nom, et découvrez le scandale qui a rendu Saint-Tropez célèbre.